Ce mardi 18 juillet, je suis intervenu au nom du groupe socialiste dans la discussion générale du projet de loi relatif à l’accélération de la reconstruction des bâtiments dégradés ou démolis au cours des violences urbaines, pour lequel nous avons voté favorablement.
Nombre de nos territoires sont encore meurtris par les nuits de violences de ces dernières semaines, déclenchées à la suite de la mort tragique du jeune Nahel. Des mairies, des écoles, des services publics ou encore des commerces ont été endommagés, voire détruits. Il y a en effet urgence à soutenir les élus locaux dans la reconstruction de ces bâtiments.
Pour autant, les délais de plusieurs mois prévus par le texte, qui repoussent la mise en application de mesures concrètes à la fin du mois d’octobre, contredisent totalement le discours l’urgence affiché par le président de la République le 4 juillet. La dynamique de reconstruction des centres villes et des quartiers doit s’enclencher au plus vite pour que les habitants retrouvent leur cadre de vie, leurs commerces et services de proximité.
Surtout, tout cela sera vain si l’État ne dégage pas de moyens financiers dédiés à cette reconstruction, laissant une fois de plus les collectivités territoriales livrées à elles-mêmes. Il ne s’agit pas seulement de faciliter les reconstructions, il faut aussi les financer. L’État doit être au rendez-vous. Aussi nous porterons dès la rentrée des propositions pour soutenir nos élus locaux et nous les défendrons à l’occasion du débat budgétaire.
Enfin, si ce texte est nécessaire pour rassurer les élus locaux, les acteurs économiques et nos concitoyens, j’ai néanmoins souligné l’urgence de s’attaquer à une destruction plus importante encore : celle de notre cohésion sociale. Aucun territoire n’a été épargné par les émeutes : sur 553 communes touchées, 169 n’étaient pas labellisées « politique de la ville ». Des mesures éducatives, sociales et familiales sont tout aussi urgentes et attendues par nos concitoyens, alors que les politiques de la Ville successives n’ont pas résolu le problème de l’absence de mixité sociale dans les quartiers populaires, la hausse du nombre de familles monoparentales (40%!), la dégradation continue des conditions d’enseignement dans les collèges et les lycées. Le retour de la police de proximité et une véritable réflexion sur la nature des forces de police et leur mode opératoire doivent également être initiées.
Ce n’est que par ces mesures de fonds que le Gouvernement pourra lutter contre le déclassement de nos concitoyens qui s’aggrave dans notre pays.
Vous pouvez revoir ci-dessous la vidéo de mon intervention dans l’hémicycle :