Nous avons examiné le 8 décembre en séance publique, dans le cadre de l’ordre du jour du Sénat réservé au groupe Socialiste, Écologiste et Républicain (SER), la proposition de loi de mes collègues Annie LE HOUEROU et Emilienne POUMIROL « visant à rétablir l’équité territoriale face aux déserts médicaux et garantir l’accès à la santé pour tous ».
Lutter contre les déserts médicaux est une urgence de santé publique qui concerne tous les territoires et tous les Français. Je suis d’ailleurs très régulièrement interpellé par les élus et les citoyens haut-viennois à ce sujet. La pénurie de médecins généralistes impacte les territoires ruraux et certains quartiers urbains. Environ 30 % de la population vit dans un désert médical, 6 millions de Français n’ont pas de médecin traitant et plus de 8 millions ne peuvent consulter plus de deux fois par an, faute d’un praticien suffisamment proche de chez eux.
Pour améliorer l’accès à la santé et aux soins, les deux auteures ont fait preuve de volontarisme politique en proposant des mesures fortes et courageuses au plus près de l’intérêt général, avec notamment une année de professionnalisation dans les déserts médicaux pour les médecins généralistes en fin de formation (ce qui permettrait de déployer environ 40 médecins supplémentaires par département) ; la généralisation des cabinets multidisciplinaires ou pluriprofessionnels (avec des médecins, des infirmiers, des assistants médicaux, pour mutualiser les compétences et récupérer du temps médical sur le temps administratif) ; le rétablissement de l’obligation de garde pour les médecins libéraux afin de soulager les urgences hospitalières ; le conventionnement sélectif des médecins libéraux dans les zones bénéficiant déjà d’une abondante offre de soins ; ou encore le rééquilibrage des conditions de cotisations sociales, des garanties de revenu et de l’aide à l’installation en faveur des médecins libéraux par rapport aux médecins salariés.
C’est pourquoi, avec mes collègues du groupe SER, nous déplorons vivement que la majorité sénatoriale de droite, avec les représentants de la « majorité » présidentielle, aient préféré le confort d’un immobilisme coupable au courage d’une réforme responsable seule à même de garantir d’urgence l’accès à la santé partout et pour tous. Nous ne manquerons pas de « remonter au créneau » dès qu’une occasion parlementaire se présentera. La santé est un service public : à l’instar de tous les services, elle doit être accessible !